The Garden of Words (2013), de Makoto Shinkai – ★ –

Makoto Shinkai fidèle à lui-même s’attache à explorer les connexions immatérielles entre deux être de sexes opposés, en tentant de modéliser le lieu de leur rencontre : ici ce « garden of words », jardin tokyoïte où se rejoignent les deux protagonistes uniquement les matins de pluie. Shinkai croit dur comme fer qu’il existe des affinités spirituelles, sensibles entre des êtres a priori opposés. Mais pour concrétiser cette attraction, il faut un lieu vierge de toute influence sociale, sociétale, où ni l’âge, ni la profession ni même le prénom ont une importance. Le film est similaire à ce petit parc pluvieux : doux, mélancolique, calme, inoffensif, agréable. Du moins jusqu’à sa conclusion. Les simples occurrences de ces rencontres charmantes auraient suffi au film, mais Shinkai fait soudain basculer son film dans tous les artifices dont l’absence jusqu’alors dans ce couple était réjouissante. Tout d’un coup, ces personnages sensibles et réservés versent comme par magie et sans raison dans l’exubérance et la mièvrerie, rejoignant les habitudes les plus agaçantes du réalisateur. Reste heureusement l’animation, dont la 3d est admirablement réaliste et précise. Mais quel dommage de voir ce moyen-métrage si prometteur être gâchée par cinq dernières minutes insupportables.